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Eglise XII siècle - Notre Dame de l'Annonciation

LA CHAIZE-GIRAUD est situé sur le sommet de la vallée du Jaunay.

Au XIIème siècle, la mer, et les bateaux des pêcheurs remontaient le petit fleuve jusqu’aux murs du château de la bourgade.

Le Jaunay se jetait dans la mer à cette époque, entre la Roche-Biron et la Sauzaie.

C’est sous François 1er que l’ensablement de l’estuaire en a détourné le cour vers le port de Saint Gilles.

Il y eut grande liesse à La Chaize-Giraud, vers la fin du XIIème siècle, les jours ou l’on inaugura la plus belle église romane de la région. Tout le peuple, manant et mécène, venait découvrir le « chef-d’œuvre »

En pénétrant dans l’église, notre regard embrasse l’ensemble du bâtiment. Nous saisissent la solidité, l’élégance majestueuse de la nef principale et des nefs latérales aboutissant à un transept.

Les arcs en berceau (quatre de chaque côté) séparent la nef principale des nefs latérales. Quatre arcs séparent les quatre travées des nefs. Tous ces arcs ont pour supports d’énormes piles à ressaut : piles en pierre blanches dans la nef, en granit dans le transept.

Celui-ci présente la même forme de supports pour les arcs. Les voûtes sont en berceau sur les côtés, en arêtes à la croisée.

Deux petites absidioles se greffent sur les bras.

Le CHŒUR est éclairé par cinq fenêtres ; il est composé de deux parties :

Une courte travée à l’entrée et une absidiole, autour de l’autel.

Dans l’église, nous retiendrons de plus remarquable :

  • Deux fenêtres qui rappellent les scènes sculptées de la façade : celle du centre malheureusement en partie cachée par l’autel, reproduit l’annonciation de la Vierge ; celle au-dessus de la porte d’entrée, entourée de trois colonnettes reproduit l’Adoration des Mages.
  • Deux chapelles : l’une à droite du chœur est dédiée à St Louis ; l’autre à gauche, dédiée à Notre Dame des Victoires.
  • Deux tableaux attirent (auteur : Lachaume des Sables) : l’un au fond de l’église représente le baptême du Christ, d’un style volontairement naïf, assez agréable, l’autre sur le côté latéral, représente, sans doute le Roi Louis XIII, consacrant la France à Marie (copie)
  • Jetez un coup d’œil à la chaire : sont sculptés, sur les panneaux, les quatre évangélistes.
  • Regardez aussi, à l’entrée du Chœur, l’Autel en bois massif, conçu et réalisé par un artisan du « pays », et à côté la Croix avec un beau « Christ »

Il est fort difficile de meubler ou de décorer une église romane construite en pleine pierre ; le mobilier est écrasé par les volumes architecturaux, à moins qu’il ne brise les lignes de l’édifice, comme l’autel monumental au fond du cœur… la pierre ne supportant bien que la fresque ou le vitrail.

Cette église de petites dimensions est un chef d’œuvre de l’art roman, à son apogée.

Pourquoi devais-je vous dire que c’est une église restaurée ?... et lui enlever ainsi une authenticité, alors que l’architecte départemental, Victor Clair, s’appliqua à la reconstruire, telle qu’elle avait été à l’origine.

Les visiteurs du XIIème siècle retrouveraient et reconnaîtraient la structure première de leur église.

Ce chef-d’œuvre de l’art roman fut, en effet, en partie ruiné et abandonné, à la révolution, et dans la moitié du siècle qui suivit La Chaize-Giraud cesse d’être une paroisse en 1801. Ayant été rattachée à à Landevieille, ce n’est qu’en 1860 qu’elle redevient paroisse (décret impérial du 26 avril 1860).

Victor Clair dut donc le maître d’œuvre … Deux sablaises, les demoiselles Malescot, lui fournissent l’argent nécessaire.

A partir de la façade demeurée à peu près intacte et de la base des murs, M. Clair retrouva le plan primitif et il put rejoindre l’esprit de l’art roman, qui est d’inscrire dans les murs et les nefs, la démarche de l’âme chrétienne avançant, à travers ombres et souffrances de la vie, vers le Chœur, illuminé de ses fenêtres.

Il ne restait à donner à cet édifice des vitraux dignes de son architecture. Il restait surtout à pourvoir à l’aménagement du Chœur et des Chapelles, dans l’esprit roman.

Le relevé, d’après l’architecte Michel Dillange, dans « Eglises et abbayes romanes de Vendée » permettre de mieux connaître le plan et les restaurations successives de l’église.

Il reste de véritablement ancien ;

  • Le BRAS SUD du TRANSEPT, orné d’une belle fenêtre géminée d’époque gothique ;
  • Une petite PORTE ROMANE qui allait au château, et qui a été murée ; elle est en arc brisé et décorée d’une corde qui retombe sur de petites colonnettes, aux chapiteaux très frustes (à voir dans le cimetière) ;
  • Et bien sûr le PIGNON OUEST, au moins dans sa partie basse : Le Portail Central et les deux groupes de personnages…

Le TRANSEPT est du XIVème siècle ; la TOUR, donnant accès au clocher, est de la même époque.

L’architecte a refait les piles de la nef et l’ensemble des voûtes en 1865, puis en 1869, il a reconstruit les trois absides et la sacristie.

Le CLOCHER, dont la toiture fut brisée en 1872 est aussi de cette époque, l’autel « monumental », la CHAIRE, et le CONFESSIONNAL, les tableaux et les vitraux dont il a déjà été question.

L’église a été consacrée, par Monseigneur Catteau, évêque de Luçon, le 16 mai 1889, sous le titre « NOTRE DAME DE L’ANNONCIATION » est sous le pastorat de l’abbé Théophile Perrache.

Depuis 1975, sous l’impulsion de la municipalité, les « Beaux-Arts » ont procédé à de multiples ragréages et ravalement qui lui ont rendu son aspect primitif, de manière très heureuse :

  • A l’intérieur d’abord, les nefs latérales et le chœur, et en 1983, le transept (murs, piles, voûtes…)
  • En 1984, restauration des vitraux ;
  • A l’extérieur, réfection des fenêtres du transept, avec la restauration des meneaux (1985), le ragréage du pignon de l’entrée principale et des murs sud (1986) ;

Du beau travail !